Beaucoup de personnes ignorent la place de la recherche en Droit. Elle est pourtant fondamentale au sens d’incontournable. Son organisation peut étonner le non juriste car elle est calquée sur les sciences dures. Les Facultés de droit comportent ainsi souvent des « laboratoires », qui ne ressemblent nullement aux laboratoires de biologie mais à de grandes bibliothèques !
En Droit, il ne s’agit pas de faire des expériences pour tenter de trouver une solution, mais de trouver une (ou plusieurs) solution(s) à un problème juridique.
Le travail de recherche du juriste, qu’il soit avocat, magistrat, juriste ou professeur, consiste effectivement avant tout à rechercher des textes en vigueur et la manière dont ils ont pu être appliqués : en raison de leur évolution de plus en plus fréquente, ce travail est primordial. Le juriste recherche constamment le(s) dernier(s) texte(s) applicable(s) et la(les) dernière(s) décision(s) de justice relative à la question qu’il se pose.
Les méthodes et les outils des chercheurs sont variés (interprétation textuelle, téléologique,…) et ne sont pas les mêmes d’un État à l’autre car ils sont tributaires de la culture dans laquelle ils s’insèrent. Il est usuel de distinguer en Europe les pays de droit continental auquel se rattache le droit français des pays du droit du common law. Les premiers s’appuient traditionnellement sur les textes tandis que les seconds accordent de la place à la décision de justice. Du fait de la mondialisation, les deux systèmes tendent aujourd’hui à se rapprocher.
La recherche en droit est sans doute moins coordonnée que dans les sciences dures. Il n’est pas rare de trouver des chercheurs en droit solitaires. La mondialisation avec ses classements internationaux a toutefois bouleversé l’ordre établi et a incité la recherche française à mieux s’organiser. Des groupes de travail de juristes ou pluridisciplinaires se sont développés. En 1994, une Mission de recherche Droit et Justice, groupement d’intérêt public, a été créé entre le ministère de la justice, le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), l’Ecole nationale de la magistrature (ENM), le Conseil national des barreaux (CNB) et le Conseil supérieur du notariat (CSN). Ce groupement est à l’origine de nombreux appels d’offres et de publications.
Plus récemment, sous l’impulsion de Madame Sandrine Clavel, Présidente de la conférence des Doyens des Facultés de droit et de science politique, un portail universitaire de droit a été créé. Il promeut la recherche française grâce à la publication et l’annonce de colloques.
En somme, les chercheurs en droit français cherchent enfin à mieux se faire connaître !
@ 2018 – L. Nicolas-Vullierme